Le Dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, lèvre bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort.
Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Octobre 1870 Arthur Rimbaud
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, lèvre bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort.
Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Octobre 1870 Arthur Rimbaud
Le rapprochement entre Le Dormeur du Val et Evening Mood at the Front s’appuie sur leur manière similaire de représenter la guerre à travers une apparente sérénité.
Dans le poème de Rimbaud, le jeune soldat gît paisiblement au milieu de la nature, baigné de lumière et de fraîcheur, donnant l’illusion d’un sommeil idyllique avant que la chute ne révèle sa mort.
De même, la peinture de Schubert montre un paysage d'apparence calme mais qui se trouve finalement parsemé de tombes, avec des couleurs douces et une atmosphère tranquille, contrastant avec l’horreur implicite de la guerre.
Dans les deux œuvres, la beauté visuelle ou poétique masque la violence réelle, créant un décalage poignant entre l’apparence et la réalité.
Ce dyptique illustre ainsi la manière dont l’art peut traiter la guerre non seulement comme un événement dramatique, mais aussi comme une expérience sensorielle et émotionnelle complexe, où l’horreur se dissimule derrière une façade de calme trompeur.
Les changements de couleur pour celui-ci évoquent le vert de la nature/de l'armée puis tend vers le rose pâle de la peau du soldat jusqu'a sa mort, noire.
Dans le poème de Rimbaud, le jeune soldat gît paisiblement au milieu de la nature, baigné de lumière et de fraîcheur, donnant l’illusion d’un sommeil idyllique avant que la chute ne révèle sa mort.
De même, la peinture de Schubert montre un paysage d'apparence calme mais qui se trouve finalement parsemé de tombes, avec des couleurs douces et une atmosphère tranquille, contrastant avec l’horreur implicite de la guerre.
Dans les deux œuvres, la beauté visuelle ou poétique masque la violence réelle, créant un décalage poignant entre l’apparence et la réalité.
Ce dyptique illustre ainsi la manière dont l’art peut traiter la guerre non seulement comme un événement dramatique, mais aussi comme une expérience sensorielle et émotionnelle complexe, où l’horreur se dissimule derrière une façade de calme trompeur.
Les changements de couleur pour celui-ci évoquent le vert de la nature/de l'armée puis tend vers le rose pâle de la peau du soldat jusqu'a sa mort, noire.